22 août

Tôt le matin, le papa de Lounis nous reconduit à St Pierre de Chartreuse, pour que nous puissions continuer à marcher. Nous avons trouvé des sacoches neuves pour Diksy, que nous avons entourées de colliers rose et jaune fluo, afin de les repérer de loin. Laurence, chez qui nous nous arrêterons dans quelques jours, nous a apporté des pantalons de pluie, et nous avons investi dans une paire de guêtres chacun. Nous avons aussi pu nous ravitailler en fruits secs.

Mais voici un nouveau problème : nos sacs sont maintenant trop lourds : 18 kg pour Lounis, et 15 kg pour Caroline. Ils nous meurtrissent les épaules, et nous gravissons péniblement la montagne, jusqu'au col de la Ruchère, en passant mentalement en revue tout ce que nous portons pour refaire des choix.

En chemin, nous passons devant le monastère de la Grande Chartreuse et marchons un bon moment au sein du Désert du Silence (zone de silence pour respecter le calme que les moines de ces lieux ont choisi : ils ont en effet fait voeu de silence). A la suite des pluies de mardi, le sol est toujours trempé et très boueux, et la marche n'est pas très agréable.

Au déjeuner nous atteignons le col de la Ruchère, avec sa magnifique vue sur Chamechaude. Après une bonne pause, nous commençons à descendre sur le village de la Ruchère. Au fil des pas, Caroline se sent de plus en plus mal : tête qui tourne, nausées, forces qui diminuent. Nous pensons dans un premier temps à l'eau de boisson, sur laquelle nous sommes pourtant vigilants, mais 72 h plus tard Lounis développe les mêmes symptômes : il s'agit donc d'un virus, plutôt malvenu !

Bien que la Chartreuse soit très humide, nous ne trouvons pas de cours d'eau : toute l'eau est captée. Aussi, lorsque nous arrivons au lieu d'étape, nous n'avons pas d'eau pour la nuit. On nous indique un bar, au centre nordique, en dehors du chemin, et qui se situe au bout d'une montée dont nous nous passerions bien en fin de journée. Mais lorsque nous l'atteignons enfin, il est fermé ! Nous y rencontrons un autre randonneur, lui aussi bien dépité... Finalement nous redescendons sur la Ruchère, où une famille qui loge dans un gîte de groupe remplit nos gourdes et donne à boire Diksy. Reste maintenant à trouver un lieu pour bivouaquer, c'est à dire un lieu suffisamment plat pour que nous puissions y planter les tentes. Nous n'avons plus le courage de remonter au centre nordique, autour duquel il y avait quelques zones plates, et cherchons pendant plus d'une heure où planter les tentes. Tout est extrêmement pentu, et cela semble mission impossible... Enfin nous arrivons à trouver un champ avec un bande presque plate, où nous établissons le campement : Caroline part directement se coucher et Lounis teste le riz à l'elixir de Chartreuse, offert le jour de notre départ !