20 octobre

Notre objectif est d'arriver ce soir à Gramat, puis à Rocamadour lundi midi : ce sera en effet l'anniversaire de Lounis, qui aura 18 ans. La version officielle, c'est que nous pourrions manger ensemble dans un restaurant à Rocamadour pour son anniversaire. Mais ce que Lounis ne sait pas, c'est que ses parents et sa sœur ont prévu de le rejoindre en secret à Rocamadour et de l'y attendre pour fêter avec lui ses 18 ans ! Caroline se fait donc un peu pressante pour respecter le planning et Lounis ne comprend pas vraiment ce changement soudain d'attitude...

Nous avons un peu plus de 20 km à faire aujourd'hui pour arriver à Gramat en fin de journée. Durant la matinée, nous traversons plusieurs petits villages sans jamais trouver aucun café ou commerce ouvert. À Thémines, où nous aimerions prendre une boisson chaude et faire une petite pause, nous trouvons une boulangerie fermée, une boucherie à vendre, un bar gîte fermé et un café inexistant... Heureusement nous finissons par trouver une aire de pique-nique avec une table et des bancs, qui nous permettent de ne pas nous asseoir sur le sol détrempé. Nous y trouvons aussi une quantité impressionnante de colonies de mauve, et nous décidons de cueillir les feuilles pour une préparation culinaire ultérieure.

Nous faisons la pause de midi à l'Hospitalet, dans un abribus, qui nous permet de nous abriter des averses fréquentes et, pour la première fois depuis que nous sommes sur la voie de Rocamadour, nous y rencontrons un pèlerin.

Les chemins de l'après-midi nous font plonger au coeur du Causse, dans une ambiance minérale : des murets de pierre bordent le chemin, qui lui-même est de plus en plus empierré, et nous croisons de temps en temps des cazelles, petites constructions circulaires en pierres.

Nous atteignons Gramat en fin d'après-midi, où nous choisissons de passer la nuit en accueil jacquaire, aux Petits cailloux du chemin : nous sommes chaleureusement accueillis par Martine et Marie, hospitalières bénévoles à l'enthousiasme communicatif. Nous y retrouvons Jacques, le pèlerin que nous avons rencontré à la pause de midi : originaire de Belgique, il est part à pied du Puy, et espère comme nous marcher jusqu'à Compostelle. Nous apprécions la chaleur du feu dans la cheminée, le confort des chambres et la convivialité du repas, alors que dehors la pluie se fait battante.... Caroline se réjouit secrètement de la possibilité de se doucher et de laver notre linge avant la petite fête familiale prévue pour le lendemain !