14 octobre

Le beau temps est encore au rendez-vous ce matin, et pour le 2e jour consécutif nous prenons le petit-déjeuner au soleil et replions des tentes bien sèches.

Nous commençons par traverser Livinhac-le-haut puis nous passons l'essentiel de la matinée à monter, pour atteindre Montredon. Les prévisions météorologiques annoncent de la pluie à partir de 17h, et de très grosses averses dans la nuit. Pourtant ce matin il fait vraiment chaud, et nous avons du mal à imaginer qu'il puisse pleuvoir dans quelques heures. Mais effectivement, le vent de la veille se remet à souffler de plus belle en cours de matinée, apportant au fil des heures de gros nuages gris, puis noirs.

A Montredon nous découvrons une petite salle accolée à l'église, avec du thé, du café, du chocolat et des biscuits en donativo. Plus que reconnaissants de cette heureuse initiative de la paroisse, nous nous installons à l'abri du vent, qui souffle maintenant en tempête. Nous commençons par sortir de quoi déjeuner de nos sacs, puis nous décidons de profiter de cet instant à l'abri du vent pour cuisiner pour le soir, lorsque la pluie rendra difficile toute cuisine sur feu de camp ou réchaud.

Tout en marchant, Caroline a cueilli quelques grosses châtaignes, des noix, des pommes et un coing. Nous cuisons et épluchons les châtaignes, épluchons et tranchons le coing, que nous faisons revenir à l'huile d'olive, puis nous ajoutons les noix et les pommes, et préparons le tout en grosse poêlée, avec une poignée de riz. 

Alors que nous sommes en train de cuisiner, la porte du donativo s'ouvre, et une pèlerine vient s'installer à la table. Nous faisons connaissance avec Dagmar, qui vient du sud de l'Allemagne et qui marche depuis le Puy ; elle espère aller à Santiago. Dagmar nous raconte des anecdotes sur ses difficultés sur le chemin avec beaucoup d'humour, et nous rions avec elle. Comme nous, elle a été vivement impressionnée par Conques.

Le repas du soir est finalement prêt : nous laissons le tout dans la popotte que nous refermons, et que nous emballons soigneusement dans nos deux serviettes de table, puis nous repartons tous ensemble. Le ciel est maintenant menaçant et nous enfilons tous nos capes de pluie. La priorité pour tout le monde, c'est trouver un lieu pour dormir au sec : Dagmar n'a pas de tente, aussi nous orientons nos recherches vers les gîtes. Le premier gîte croisé est fermé ; quelques kilomètres plus loin, un second gîte a de la place et accepte les chiens. Tout semble parfait, mais il y a finalement un hic : le tarif, 20€/pers, qui est trop élevé pour nous. Nous disons au revoir à Dagmar, qui décide de rester, et nous continuons en cherchant un terrain plat pour bivouaquer. Finalement, nous arrivons à la chapelle de Guirande, dont les abords sont aménagés avec tables, bancs et eau potable. Le terrain est en pente légère, mais nous ne voulons pas risquer de devoir monter les tentes sous la pluie, aussi décidons-nous que nous nous accommoderons de la pente....

Echaudés par notre expérience sous un orage de grêle en Aubrac, nous montons les tentes le plus rapidement possible, mais finalement, nous avons le temps de nous installer et de dîner dehors : la popotte est encore toute chaude lorsque nous la sortons des serviettes ! En revanche, à peine les dernières bouchées avalées, la pluie commence à tomber : la soirée est écourtée et nous rejoignons nos tentes juste avant 19h, en espérant qu'il ne pleuvra pas trop...