6 novembre

La pluie cesse juste avant que nous sortions du gîte ce matin. Nous profitons de cette météo favorable pour visiter la cité médiévale de Lauzerte. Nous sommes conquis par cette petite ville très bien préservée, qui a vraiment beaucoup de charme.

Nous prenons notre temps dans les ruelles aux belles maisons en pierres et à colombages, et aux entrées souvent pourvues de plantes, et ne partons qu'en deuxième partie de matinée.

Après toute la pluie tombée ces derniers jours, les chemins sont très boueux : nos guêtres et le bas de nos surpantalons sont rapidement recouverts de boue ; Diksy a de la boue jusqu'en haut des pattes et même sur le poitrail. Nous passons la journée à monter, pour redescendre, et pour mieux remonter sur des chemins glissants, mais... sans une goutte de pluie, ce qui est extrêmement appréciable !

Depuis hier nous marchons dans le Tarn-et-Garonne, mais c'est vraiment aujourd'hui que nous constatons nettement le changement de région. Au Causse et ses murets de pierres, et aux collines verdoyantes et recouvertes de prés et de forêts de chênes succèdent des collines quasiment entièrement recouvertes de champs cultivés, dont la terre est à nu en cette saison. Certaines collines, peut-être mieux exposées, hébergent des cultures de fruitiers. La végétation spontanée et ornementale évolue aissi : nous croisons des colonies de cannes de Provence et des eucalyptus. Le style des maisons change complètement : les grandes maisons de pierre lotoises, souvent pourvues d'une tour carrée laissent la place aux maisons en brique et aux toits typiques du sud.

Nous avons 24 km à faire aujourd'hui, et nous avons pris du retard en prenant notre temps à Lauzerte. A midi nous n'avons fait que 9 km, et nous sommes un peu inquiets pour l'après-midi. Nous décidons de la scinder en deux parties de 7,5 km environ, et de faire un goûter avec boisson chaude à mi-parcours pour garder le courage.

Mais nous ne sommes pas encore arrivés au gîte que nous avions réservé lorsque la nuit tombe, et nous marchons la dernière heure dans la nuit. La dernière montée nous semble sans fin et plus raide que toutes les autres. Nous glissons sur le sol boueux et butons sur les racines. Enfin, après ce qui nous semble être une éternité, nous arrivons en vue du gîte ! Nous sommes les seuls pèlerins du dortoir, et profitons de la cuisine pour préparer un riz aux petites pommes cueillies en chemin : c'est délicieux !