4 octobre

Notre pause à Nasbinals nous a permis de laver tout notre linge et de passer 2 nuits dans un vrai lit : nous savourons ce confort !

La météo annonce un temps couvert, mais pas de pluie, aussi nous pensons que la journée sera plutôt facile. Nous sortons sous un ciel bas et des bourrasques de vent ; il tombe un crachin froid, et par précaution nous protégeons nos sacs à dos et nous mettons nos guêtres.

Huit kilomètres nous séparent d'Aubrac, où nous pensons faire notre pause de midi. Nous quittons Nasbinals, et nous nous rendons très rapidement compte que les conditions météorologiques sont bien plus mauvaises que ce qui est annoncé. La pluie froide nous cingle le visage et ne tarde pas à tremper nos pantalons : il est trop tard pour mettre nos capes de pluie que nous aurions dû enfiler dès le départ. Malgré nos blousons goretex, nos gants, nos capuches et nos tours de cou, nous sommes frigorifiés. Le plateau de l'Aubrac se perd dans la brume qui nous enveloppe.

Au bout de quelques kilomètres, un panneau nous informe que la suite du GR 65 est interdite aux personnes qui marchent avec des animaux. En effet, le chemin passe dans les pâturages où il y a encore des vaches. Heureusement, une déviation est mise en place, mais celle-ci suit la route. Nous quittons donc les chemins pour le goudron, et l'ambiance devient de plus en plus grise et morose...

Cet itinéraire nous fait passer par le col d'Aubrac, à 1340 mètres d'altitude : à mesure que nous montons, le vent devient de plus en plus violent et cinglant. Lorsque nous atteignons le colle il souffle sans discontinuer, en rabattant une pluie gelée sur nos visages et nos vêtements trempés... Nous avons l'impression d'être au milieu d'une tempête, et nous n'avons qu'une hâte : arriver à Aubrac et trouver un lieu chaud et abrité pour se sécher et se réchauffer.

Toutes nos pensées sont orientées autour de ce lieu fantasmé au cours des derniers kilomètres qui nous séparent du petit village... accompagnées par la crainte que plus rien ne soit ouvert à cette époque de l'année.

Heureusement, en arrivant à Aubrac nous remarquons que plusieurs établissements sont encore ouverts, et nous nous engouffrons dans le premier restaurant, Chez Germaine, dont le feu dans la cheminée semble sortir tout droit d'un conte de fées ! Nous y rencontrons d'autre pèlerins aussi gelés que nous, qui prennent un taxi pour rejoindre leur prochaine étape.

Pour notre part, une bonne soupe chaude et une tarte XXL aux fruits rouges plus tard, nous devons admettre que nous ne pourrons pas reprendre les chemins dans l'après-midi : la météo s'est en effet empirée pendant cette pause déjeuner ! Nous partons à la recherche du gîte communal, pour apprendre qu'il est fermé depuis le 30 septembre, et devons finalement nous rabattre sur une chambre d'hôtel. Les lits et la douche chaude sont bienvenus ; en revanche, la dépense est bien au-delà de notre budget, et nous nous inquiétons de la suite, avec des prévisions météo qui montrent plusieurs jours de pluie d'ici une petite semaine.