10 novembre

Notre décision est prise : nous marchons encore jusqu'à La Romieu ce soir puis Condom demain, où Catherine a des amis qui peuvent nous héberger. C'est là que nous interromprons le chemin. Les prévisions météo sont moins pluvieuses pour ces 2 jours, et nous pensons aussi que ces 2 journées nous permettront d'intégrer peu à peu notre nouvelle réalité, et nous aideront à faire le deuil du chemin tel que nous l'avions imaginé.

Ce matin il ne pleut pas, mais il fait froid, et un vent glacial souffle presque sans discontinuer. Marcher est nécessaire, pour ne pas se refroidir. La pause de midi est courte : nous sommes transpercés par le froid du vent et devons de nouveau couvrir Diksy, qui grelotte.

Nous reprenons la marche, dans des chemins boueux et glissants, entre les champs dont la terre est à nu. En cours d'après-midi, nous faisons une pause au creux d'un vallon, le long d'un petit bosquet, en espérant que ce dernier nous fournira une certaine protection contre le vent. Nous sommes assis au bord du chemin, Diksy couché entre nous, lorsque nous apercevons une tête, puis deux, puis trois, qui dépassent du champ juste en face de l'endroit où nous nous reposons. Il nous faut un petit moment pour réaliser que ce sont des sangliers, à 10 m de nous ! Notre sang ne fait qu'un tour, et nous empoignons fermement le collier de Diksy -juste au moment où toute la troupe, 12 sangliers en tout, dont de nombreux marcassins, décide que la voie est libre, et entreprend de traverser le chemin. Nous retenons notre souffle en voyant défiler les énormes bêtes au petit trot, à quelques pas à peine... et continuer leur route, imperturbables, dans le champ juste derrière nous.

Une fois remis de nos émotions, nous reprenons la marche. Ce n'est qu'au crépuscule que nous atteignons La Romieu, et son impressionnante collégiale, déjà fermée aux visites. Nous avons hâte de rejoindre le gîte que nous avons réservé, pour nous y réchauffer !