3 novembre

La nuit a été rude... A 2h30 nous sommes réveillés par les feux d'artifice d'un mariage, célébré dans le château de Labastide. Terrorisé, Diksy tente de se cacher. Dès la dernière fusée tirée, la musique, qui jusque-là ne nous a pas empêchés de dormir, emplit la nuit. Ce n'est qu'aux environs de 4h du matin que nous arrivons à nous rendormir... pour être soudainement réveillés à 6h par une violente tempête. La pluie tombe à verse, et les bourrasques de vent la rabattent par vagues régulières dans notre abri provisoire. Nous avons juste le temps de prendre toutes nos affaires et de les jeter en hâte dans le renfoncement des portes d'entrée pour éviter que tout soit trempé.

Nous consultons les prévisions météorologiques : elles ont empiré par rapport à la veille, nous sommes désormais en vigilance orange. Nous aimerions pouvoir suivre les recommandations de météo France et rester à l'intérieur, mais nous habitons pour l'instant l'avancée d'une mairie, et nous n'avons pas d'autre choix que celui de nous remettre à marcher.

Il tombe des cordes, et le vent souffle en continu, avec des rafales à 80 km/h. Nos visages sont cinglés par la pluie, comme si le vent soufflait des poignées de gros sel. Les bourrasques soulèvent les capes de pluie, avant de les rabattre violemment sur nos jambes. Peu à peu, nos pantalons sont détrempés et nous collent aux jambes ; les pieds et les T-shirts finissent aussi par être mouillés, l'eau semblant pouvoir se faufiler partout...

Juste avant midi, nous arrivons en vue d'un abri, parfait pour la pause déjeuner. Nous changeons nos vêtements pour des habits secs et comme nous avons de l'eau et du gaz, nous nous préparons un repas chaud, vraiment bienvenu.

La pluie s'arrête, et nous nous remettons à marcher. Nous sommes désormais dans le Quercy blanc, caractérisé par des maisons en pierres blanches et sur les chemins, de l'argile blanchâtre, qui se transforme en boue glissante et collante. La progression est lente et fatigante. La chapelle St Jean le Froid nous offre la possibilité de nous reposer et de reprendre des forces. En consultant le livre d'or, nous y découvrons un mot de Jean (rencontré à St Côme d'Olt), à notre attention : "Amour pour Lounis, Caroline et Diksy", daté du 21 octobre : nous sommes très émus de savoir que Jean pense à nous sur le chemin, et nous sentons liés à toutes les personnes qui nous sont chères par cette vaste toile invisible.

Enfin, en fin d'après-midi, nous atteignons Le Bousquet, à 3 km de Montcuq. C'est là que nous sommes hébergés pour la nuit, chez Valérie, une amie d'une amie de Valentin, lui-même rencontré chez Claire vendredi dernier ! Valérie nous envoie un petit mot pour nous dire de nous installer dans le pigeonnier, où elle nous a préparé un goûter. Nous trouvons le pigeonnier et tombons immédiatement sous son charme : au rez-de-chaussée de la construction circulaire se trouve une table et 2 chaises, et à l'étage 2 lits confortables. Valérie arrive peu après, et nous propose de laver et sécher notre linge, avant de nous inviter à partager le repas avec toute sa famille. Nous nous sentons véritablement choyés ! Nous passons une excellente soirée à échanger autour du repas, avant de nous retirer dans le pigeonnier, pour y dormir au sec malgré le vent et la pluie !