28 octobre

Après 5 jours de pause nous reprenons ce matin la route. Nous aimerions maintenant nous diriger vers Cahors : pour cela il nous faut reprendre le chemin à partir de Rocamadour, sur le GR 46. Le papa de Caroline nous conduit en voiture jusqu'à Rocamadour, pour que nous puissions repartir : étrange sentiment de se retrouver où nous étions il y a une semaine...

Directement à la sortie de Rocamadour, les GR bifurquent, et nous quittons le sentier qui nous a menés jusqu'au Vigan quelques jours plus tôt. Nous marchons de nouveau sur le Causse, mais cette fois en direction du sud. Le temps nuageux et doux est idéal pour la randonnée, et nous atteignons Couzou sans encombre, où nous décidons de faire une pause déjeuner. Nous nous délectons des su-beureks, que nous avons pu préparer avec le four des parents de Caroline, fourrés aux orties et aux châtaignes.

Comme toutes les fois, la remise en route après les jours de pause est difficile. Caroline a du mal physiquement : ses épaules et ses genoux la font souffrir. Les tortures de Lounis sont plus morales : ce chemin lui semble aujourd'hui sans fin et sans intérêt, et il se demande s'il ne veut pas arrêter à Cahors.

L'ambiance est lourde et la progression de l'après-midi se fait lentement et sans entrain, bien que le paysage, agrémenté de murets de pierres et de forêts de chênes soit très agréable.

En fin d'après-midi, nous atteignons un abri sommaire pour randonneurs : nous avons parcouru une quinzaine de kilomètres dans la journée et nous décidons d'y faire halte pour la nuit. Un panneau à l'entrée de la cabane annonce de l'eau... mais nous sommes décontenancés de constater qu'il n'y en a pas. Nous avons repris de l'eau à midi à Couzou, en pensant que nous en trouverions en chemin dans l'après-midi, mais nous n'avons rien trouvé. Nos réserves sont maintenant bien justes pour un bivouac, d'autant que Diksy a soif. Il ne sera donc pas possible de cuisiner : nous n'avons pas assez d'eau, et nous nous contentons de pain et de fromage avec des pommes.

Nous démarrons tout de même un feu de camp : même avec les allume-feux (dans lesquels nous avons investi à la suite de notre dernier feu de camp), il nous faut plus d'une demi-heure pour démarrer le feu, tant le bois est humide. Sa présence est cependant bienvenue, maintenant que la nuit arrive beaucoup plus tôt, avec le retour à l'heure d'hiver . À 18h tout s'assombrit, et à 18h30 il fait nuit, mais les flammes procurent chaleur et lumière. Pourtant Lounis et Caroline échangent peu, plongés chacun dans leurs doutes sur la suite du chemin.